Gérald

 

Je scrute ses blessures et je constate qu’elles sont superficielles. D’où vient tout ce sang qui la recouvre dans ce cas? J’en arriverais presque à m’inquiéter pour Denis mais Iris n’aurait ni la pulsion ni la force de … de quoi? Le bousiller? Le tuer? Elle n’est plus instable et ne semble avoir que quelques flash-back, pas de quoi péter une durite, mais j’ai beau regarder autour de moi, pas de Denis à l’horizon et même si je déteste mon abruti de frère, je me pose plein de questions. Des questions qu’Iris a dû deviner puisqu’elle me sort cash que Denis est dans le parterre de lys et sûrement mort.

Je n’en crois pas mes oreilles, c’est tout simplement impossible. Ma Iris ne ferait jamais ça! Je refuse d’y croire.

C’est à cet instant précis que je vois Denis se déplacer lentement et douloureusement, tentant péniblement ne pas se vautrer dans les escaliers pour nous rejoindre. Putain! Il est dans un sale état. Il sourit à Iris et lui dit: «Je l’ai bien mérité, tu n’entendras plus parler de moi, je t’en fais la promesse.»

C’est complètement irréel. Encore plus irréel quand j’entends Iris lui répondre: «Je te crois et j’accepte tes excuses. Tu n’étais qu’un sale gamin après tout.»

C’est officiel, je nage dans un monde parallèle là. Je regarde Iris, toujours couverte de sang mais sa lividité et le vide qui la tétanisait semblent avoir disparus. Je suis largué.

Elle tourne ses grands yeux vers moi et me demande de rentrer à la maison. A la maison… Mon cœur s’emballe aussitôt. Si je continue les ascenseurs émotionnels comme ça, soit ma tête va lâcher, soit mon cœur. Une chose est certaine pour moi désormais, je ne connais pas cette Iris. L’ai-je vraiment connu un jour? Cette version d’elle m’angoisse et je dois prendre mes distances. Sauf que je suis le garant de sa liberté. J’étais au courant que ça pouvait se produire.

Mon erreur a été de me laisser aller à ce que je ressens pour elle. Ça n’arrivera plus. Je me fais cette promesse intérieurement et c’est sur ces bonnes résolutions que je reconduis Iris CHEZ MOI.

 

Ma promesse aura tenu à peine plus de trente minutes et je me maudis d’être aussi faible.

Iris s’est déshabillée aussitôt le porte franchie, m’offrant sa nudité avec un regard brûlant. Elle a grimpé langoureusement les escaliers et s’est glissé sous la douche, laissant les portes grandes ouvertes.

Je portais bien mon surnom à cet instant précis. Le muet. Totalement subjugué par le spectacle. Est-ce qu’elle avait la moindre idée de l’effet qu’elle me faisait?

Je suis resté sur place tout ce temps, à me faire des scenarii plus torrides les uns que les autres lorsqu’elle est descendue avec la même langueur, toujours nue et pleine de gouttes d’eau sur sa peau, ses cheveux trempés et désordonnés en arrière. Elle s’est collée contre moi, sans feindre d’ignorer mon érection, elle s’est agenouillé, a libéré mon sexe douloureux de mon jean puis m’a avalé jusqu’au fond de sa gorge, me laissant jouir dans sa bouche.

Ça n’avait aucun sens. Cette soirée n’avait aucun sens. Mais putain, on ne m’avait jamais sucé comme ça. Fuck mes promesses intérieures. Si elle pouvait me faire ça tous les jours, je mourrais heureux.

J’ai essayé de me ressaisir pour parler de ce qu’il s’était passé plus tôt avec mon frère mais sans grand succès. Sans petit succès non plus. Je suis parti me laver et comme Iris l’avait fait, je suis sorti nu pour la rejoindre dans mon lit où elle m’attendait, déterminé à lui offrir l’orgasme de sa vie.