Ce grand désarroi

On en parle ? 

Peut-être vous attendez vous à une chronique à ma sauce, sur les troubles sexuels ou érectiles, à grand coup de je t'aime en gelée.
Il n'en sera rien. 

Comme bien des parents, j'ai toujours redouté l'adolescence de mes enfants. La grande adolescence.
Non pas pour sa fameuse crise, mais parce que la grande adolescence suppose très souvent le premier amour.
Qui hélas porte bien son nom.

Le premier amour… Un si joli groupe nominal qui en implique aussi toute sa cruauté de par ce qu'il signifie vraiment, à savoir la rupture.

On a beau le savoir, ça nous tombe sur le coin du museau avec toute sa douleur et ses brisures.
Il y a tant de bobos qu'un parent peut soigner. 
Les blessures de l'âme et du cœur en revanche… Les bisous magiques et les câlins sont bien loin d'un coup.

On peut évidemment soutenir, consoler mais on ne peut pas guérir cette blessure. 
Seul le temps le peut et nous le savons que trop bien. 

On assiste, impuissant, au chagrin d'amour de notre progéniture chérie alors qu'on a tant de fois espéré qu'elle en soit épargnée, qu'elle ne vive jamais cet enfer où le temps semble suspendu, priant pour que ce mal de chien passe vite .

On me dira que c'est constructeur, que ça endurcit, qu'à cet âge là, ce n'est rien. 
En attendant, le mal qu'un parent ressent à se sentir impuissant n'est rien comparé à ce que le ou la concerné.e endure. Non, ce n'est pas rien.

Et contrairement à l'autre impuissance, il n'existe pas de pilule bleue pour la vaincre ou nous faire découvrir un vaccin contre ce putain de chagrin.

Si seulement…