Cet homme… Je vais le réduire à "cet individu".

Un physique agréable, brun, yeux noirs, silhouette athlétique, attachant, intelligent, taquin.
Je l'ai connu alors qu'il était ado, comme le reste des miens.

Il a très vite été adopté.
Il nous a rapidement envoûté.

Et le schéma traditionnel s'installe : emménagement, projet d'union, enfants.
Et le schéma traditionnel se voile : faux-semblants, doutes, énervements récurrents.

Et les cœurs se brisent, le schéma traditionnel s'éteint.
Cet individu était l'homme de ma sœur,
Mais je ne peux le qualifier de cet honneur.
À mes yeux, il est son bourreau, son assassin.

Ma sœur… Il en faisait ce qu'il en voulait.
Un claquement de doigt et elle obéissait.

Elle l'aimait tant qu'elle préférait le mal, même physique, qu'il lui infligeait à sa liberté.
Mais ce ne fut pas sans conséquences quand le crabe, en son sein, l'a pincé.

Je le savais volage. Ma sœur aussi. Mais elle l'aimait.
Tellement qu'il lui était plus facile de feindre de l'ignorer.

Je voulais qu'elle le quitte, qu'elle cesse d'espérer, de se torturer quant à ses activités.
Je voulais qu'elle se consacre à sa guérison, qu'elle comprenne qu'il n'était qu'un intrus dont elle devait s'éloigner. Rien n'y a fait.

"Vas t'acheter des cheveux Kojack, tu ne ressembles à rien"
"Si un autre que moi voulait de toi, il devrait être manchot, pas besoin de ses mains quand il manque un sein"

Ce qu'il adorait c'était l'humilier.
Il ne faisait rien au quotidien pour la soulager.

Ce n'était pas à un homme qu'incombaient les tâches ménagères et l'éducation selon lui.
D'autant plus qu'elle lui semblait oisive en arrêt maladie.

Puis il finit par partir, pour mon plus grand bonheur, contrairement à celui de ma sœur. 
Comment faire le deuil de cet amour quand on a en face de soi un menteur ? 

Il l'a gardé prisonnière dans cet amour et ses tourments.
Elle, elle l'a aimé jusqu'à son dernier souffle, avec acharnement.

Ce menteur posait des jours de congés, prétextant à son patron, dans ses soins l'accompagner,
Mais s'envoyait en fait en l'air avec sa collègue dans l'hôtel d'à côté.

Maîtresse à qui, avant même de partir, il avait fait un bébé.
Et pour que cela ne se sache, de leur assurance, l'a éjecté.

Quand on est en 100% maladie, ça ne se remarque pas, nul besoin d'alibi.
Sauf que ma sœur est morte à cause de lui, absorbant son feu sacré, son énergie.

Il lui a tellement pétri le cœur, qu'à jamais il s'est éteint.
Et au passage, depuis 8 ans, m'a brisé le mien. 

Elle était mon autre, il me l'a volé.
Si on avait le droit à un meurtre, c'est sa tête que je viserai. 

À toi, Monstre ! Certes tu ne lui as pas injecté le cancer,
Mais tu l'as tué, tu peux aller pourrir en enfer !